Dans les salles

« Love, Simon », un film fédérateur à ne pas rater

Je suis (enfin) allée à une séance de Love, Simon vers midi un vendredi. Dans la chaîne de ciné où je vais, ils séparent les pubs et les bandes-annonces, donc comme à mon habitude, je suis arrivée juste à temps pour les bandes-annonces avant que le film ne commence. Dans la salle de 200 places, on était une petite vingtaine composant un public assez hétérogène avec plusieurs couples homos de tout âge, quelques personnes seules, une bande d’ados. Je crois que j’ai rarement vu un public aussi investi (un public encore plus investi était celui de l’avant-première de 120 battements par minute aux Halles haha).

En fait, ça me conforte encore plus dans l’idée que Love, Simon est absolument nécessaire. Alors oui, y a pas mal de défauts dont deux assez notables à mes yeux : le comportement de Simon et la représentation trop « adolescence parfaite » de tout le monde. Tout d’abord, sur le comportement de Simon, je trouve qu’il adopte des attitudes un peu d’enfant gâté et on l’en tient jamais responsable car il traverse une période difficile. Le peu qu’il se sent contrit est rapidement enfoui pour passer à autre chose (la fin). Ensuite je me rends compte que c’est un film pour ados, avec une représentation moderne et assez clichée du lycée américain, mais ils sont tous trop « vieux, intelligents et beaux », non ? Ce n’est sans doute pas si étonnant vu que le réalisateur est Greg Berlanti (son troisième film dans ce rôle) qui produit tout l’univers DC télévisuel de la CW. Et on sent bien sa patte. Ça remplit toutes les cases d’un teen-movie pour le meilleur et pour le pire.

Les personnages sont jeunes, pleins de vie et emplis de doutes, pensent que leurs problèmes sont les plus gros problèmes de l’univers (en particulier Simon) et traversent l’adolescence d’un pas hésitant. Pour une fois dans une histoire d’ados, on ne suit pas des marginaux mais bien des jeunes plus ou moins populaires. En conséquence, on peut les juger trop vite et se dire que leurs petits tracas importent peu. Mais en se remettant à leur âge un court instant, oui, on pensait que tout était sujet à une crise nationale à l’époque, n’est-ce pas le propre de l’âge adolescent, cet égoïsme un peu naïf ? Mon bémol peut-être est la sous-utilisation de Katherine Langford et Miles Heizer (tous deux vus dans 13 Reasons Why) qui auraient mérité un peu plus de temps à l’écran.

Parlons aussi des parents. Je voulais montrer mon appréciation pour Jennifer Garner. Dans tous les rôles de mères supportrices, je la trouve parfaite. Elle a dû initier ce rôle dans JunoThe Odd Life of Timothy Green ainsi que dans Men, Women and Children ou encore Ma vie de chat. Si vous ne la suivez pas sur Instagram, il faut ! Josh Duhamel aussi m’a fait pleurer bordel. Il était attachant ce père un peu largué par son fils. Et ça lui correspondait assez bien en plus.

Simon (Nick Robinson fade comme il le faut) analyse sa situation avec pertinence, non ses parents ne sont pas des bigots qui vont le déshériter, non ses potes ne vont certainement pas le rejeter, même son école comme toute école a des gens idiots mais il ne va pas se faire ostraciser, mais juste, il n’a pas envie de faire son coming-out. Mais bon sang, combien de mauvaises décisions il peut enchaîner !

Bref, tout ça pour dire que même si j’ai dépassé l’âge de voir un film pour ados (je suis bien contente d’avoir vu Me and Earl and the Dying Girl quand il est sorti, je ne l’aurais pas apprécié à sa juste valeur sinon), j’ai sincèrement été touchée par l’impact de Love, Simon sur ma salle de ciné. Durant la projection, des reniflements se sont faits entendre (en plus des miens, je veux dire) et quand les lumières se sont allumées, une femme approchant de la trentaine je dirais, réconfortait sa petite amie en pleurs et un ado faisait un câlin à sa voisine. À la sortie de la salle, un autre jeune couple discutait avec enthousiasme du film en disant « tu vois, on a bien fait d’aller le voir, tu vois ce que je voulais dire. » avant de finir par embrasser son copain. Il devait avoir 17 ans avec un sourire à mille volts et m’a rappelé de suite Bram. J’ai malheureusement manqué les impressions des adultes avec potentiellement des enfants traversant ce que vit Simon dans le film.

Mais tout ça pour dire qu’on peut s’identifier dans Love, Simon à bien des niveaux. Du parent qui se doute qu’il y a quelque chose que son enfant cache mais ne veut pas lui mettre la pression, à la meilleure amie amoureuse prête à accepter l’impasse d’une relation romantique, à cette peur éprouvée encore par certains, et aussi de celui du héros sur le point d’écrire sa propre histoire. Et si ce n’est pas important pour un message d’avoir la force de toucher le plus de monde possible pour tenter de les améliorer, je ne sais pas ce qui peut compter. Foncez le voir (il sort le 27 juin en France) !

(P.S. : j’ai vu la bande-annonce d’Every Day au ciné, encore une adaptation YA qui reprend le principe de The Beauty Inside Me avec Mary-Elizabeth Winstead où chaque jour une personne se réveille dans un corps différent, et j’ai déjà trouvé la BA trop belle… ça sort la semaine prochaine en UK, j’irai le voir ! Au moins les gamins sont joués par de vrais gamins plus ou moins.)

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