Coin canapé

« Rise » nous promet une belle destination, son GPS déconne juste un peu

Je suis un musical nerd. Pas depuis longtemps, certes, mais depuis quelques années maintenant, les musicals sont devenus ma vie. Alors, quand Rise a été commandée par NBC, j’ai peut-être un peu couiné de joie. Je me suis quand même efforcé de rester digne et mesuré. J’ai retenu la leçon après Smash, hein… Elle, elle avait un bon GPS, mais a juste décidé de s’en passer en cours de route. Alors, j’ai regardé les deux premiers épisodes de Rise au calme, sans grande cérémonie (c’est-à-dire sans pizza ni rosé) et je ne sais toujours pas vraiment comment me positionner face à cette série. Il y a des choses que j’ai adorées, des personnages que j’aime déjà profondément et si la série arrive à atteindre le but qu’elle s’est donné, ça va devenir l’un de mes classiques. Mais pour le moment, il y a encore du chemin à faire.

J’ai déjà envie de parler de tout ce qui ne me convient pas dans ce début de saison, parce que je préfère garder le positif et l’espoir d’un avenir meilleur pour la fin. Et pour moi, le plus gênant, c’est sa filiation évidente avec Friday Night Lights ou FNL (parce que je vais sûrement répéter son nom et que j’ai vraiment trop la flemme de le réécrire à chaque fois). FNL, cette série du même créateur, dont le principal argument des fans pour embrigader les réticents était « Non, mais je te jure, même si t’en as rien à carrer du football américain, c’est pas grave, tu vas kiffer, y a coach Taylor héhé CLEAR EYES FULL HEARTS CAN’T LOSE ! » Et ils avaient raison, c’est une série magnifique, unique, qui aura marqué une période de ma vie. Seulement voilà, j’ai eu énormément de mal à apprécier FNL au début. Sa réal si particulière, la nostalgie et l’authenticité qu’elle dégageait, tout ça me paraissait étouffant et il m’a fallu énormément d’efforts pour apprendre à l’aimer. Aujourd’hui, je suis plus vieux et plus con, du coup, moins patient. Et surtout, eh bien, j’ai déjà vu ça, donc l’attrait de la nouveauté n’est plus là. Alors, quand je vois Rise reprendre les mêmes procédés, que ce soit dans la réal ou dans l’écriture, je ne sais pas si j’ai le courage de me relancer dans ce voyage. (En vrai, bien sûr que si, je vais me relancer dedans, mais bon… zut !).

D’ailleurs, FNL avait de sacrés personnages campés par de superbes acteurs. Dans Rise, il y a encore du boulot de ce côté-là. Le prof apparait de prime abord comme une pale copie du coach Taylor de FNL. On ne peut honnêtement pas s’empêcher de faire le rapprochement. Sauf que le personnage est moins bien écrit et que Josh Radnor n’est malheureusement pas Kyle Chandler. Et puis, d’autres personnages sont vraiment inintéressants pour le moment. Je pense notamment à celui de Lillette. Non seulement le jeu de Auli’i Cravalho n’est pas exceptionnel, mais en plus, j’ai l’impression d’avoir vu des dizaines de fois ce personnage fade et agaçant. Et puis, sérieusement, on va nous refaire le coup du quarterback tiraillé entre la musique et le foot ?! En plus, ce nigaud s’entiche de LA star de la comédie musicale, l’ennuyeuse et pénible susnommée Lillette. Ça me rappelle les heures sombres de Glee. (bon certes, les heures sombres de Glee, c’est pas ce qui manquait). J’espère que ça va vite prendre une tournure plus intéressante, cette histoire…

J’ai envie de reprocher autre chose à la série, et je préfère vous prévenir, c’est totalement injuste et purement égoïste de ma part puisque je vais reprocher à Rise ce que justement j’ai adoré dans FNL. L’argument dont je vous parlais plus haut en faveur de FNL, vous savez le « Tu vas kiffer même si t’aimes pas le foot ! », eh ben il peut s’appliquer pour Rise aussi. « T’aimes pas les musicals ? Ben c’pas grave, en vrai, c’est pas ça le plus important ». Ben moi, je voulais que ce soit le plus important, justement. Si Spring Awakening n’est pas mon musical préféré, il n’empêche qu’il est très bien choisi pour la série. Malheureusement, il passe au final complètement au second plan. Dans les deux premiers épisodes, le temps consacré aux répétitions doit avoisiner les 8 minutes en cumulé. Ne parlons pas du casting pour le spectacle, même Glee avait réussi à faire mieux et à accorder plus de temps aux essais des élèves. Le pire, je crois, c’est que je suis quasi sûr qu’on parle tout autant, voire plus, de football américain que de théâtre dans Rise

Bon, maintenant que j’ai bien aligné tout ce qui me déplait dans ce début de Rise, je vais pouvoir passer à ce qui me fait vibrer, à ce que la série promet et je vais tenter de vous expliquer pourquoi je suis sûrement en train de tomber amoureux de cette série alors que son destin semble être joué et qu’un coeur brisé se profile. On a beau être habitué à les voir disparaitre, c’est toujours aussi pénible.

La véritable force de Rise, ce sont ses personnages. Alors oui, je sais que j’ai dit plus haut que, niveau persos, ça sentait quand même un peu le foie de morue. Mais pas tous ! Il y a énormément de petits jeunes formidables, dans cette série. Je dis « petits jeunes » comme un vieux, mais c’est parce qu’ils ont réellement l’air d’être des lycéens et je trouve ça tellement cool… Parlons de Gwen. Oh Gwen, Gwen, Gwen… Tu m’as brisé le coeur à la fin du deuxième épisode. Interprété impeccablement par Amy Forsyth, ce personnage touche, crève les coeurs et se révèle bien plus complexe que ce qu’on aurait pu penser. Gwen nous promet de sacrés moments d’émotion. Il va falloir s’accrocher, avec elle. Alors que tout semble nous encourager à la mépriser au départ, elle vole littéralement la vedette à Lillette par la suite.

Il y a aussi Simon. Simon qui est de toute évidence homosexuel et qui n’en est pas encore au stade où il peut se l’avouer à lui-même et encore moins à ses parents. Il y a quelque chose d’assez tragique, chez Simon. Son portrait souligne très justement les difficultés que rencontre un ado dans sa situtation. Il y a ce combat intérieur au sujet de sa sexualité et celui qu’il devra peut-être mener un jour contre ses parents. J’aimerais que la série profite de ce personnage pour souligner le fait que le coming out n’a rien d’obligatoire ou d’urgent. Ce n’est pas honteux de rester silencieux, surtout si on ne sent pas en sécurité à l’idée de parler. Ce coming-out-là s’annonce particulièrement douloureux voire dangereux, au moins psychologiquement, puisque ses parents sont particulièrement pieux et conservateurs. Dans tous les cas, le parcours de Simon sera intéressant et, sans aucun doute, très émouvant. Simon, je suis déjà l’un de tes premiers et plus fervents supporters, je rirai avec toi, je pleurerai avec toi et j’ai hâte de découvrir ce que la vie va t’offrir.

Un peu triste de voir que Stephanie J. Block a été castée dans le rôle de sa mère. Ça veut probablement dire qu’on ne l’entendra jamais chanter et qu’on va devoir se passer de son incroyable talent.

Rise, c’est aussi l’intégration au sein de sa galerie de personnages de Michael. Michael n’a pas énormément de scènes pour le moment, mais chacune d’elle est d’une puissance qui fait du bien à l’âme. Michael est un élève transgenre et son histoire est présentée de façon incroyablement positive. En intégrant cette troupe de théâtre, il a trouvé un endroit où il peut être lui-même, où il se sent en sécurité et où il commence à connaitre le bonheur. Son sourire à chaque fois que son intégration dans ce groupe évolue vaut tout l’or du monde.

En fait, Rise, à elle seule, fait beaucoup plus en matière de représentation et de tolérance que la quasi totalité des séries actuelles et passées. Et je ne parle pas seulement de représentation des minorités, mais de représentation des ados en général dans des séries qui ne leur sont pas exclusivement destinées à la base. Si je ne suis pas fan de la forme, je suis en train de tomber totalement et follement amoureux de son fond. Je sais que le voyage sera court sans soutien de la part de la chaine et que la fin sera douloureuse, mais j’ai envie de m’impliquer à fond dans cette série et de la voir devenir ce qu’elle entend devenir. Il en manque pas beaucoup, et sa volonté de devenir une grande série est réelle. J’aimerais juste que les gens lui laissent un peu de temps et ne flanchent pas devant cette façade un peu brute et rugueuse.

Mais… par pitié… TALK LESS, SING MOOOOORE

 

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