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Ces histoires de coming-out-of-age toujours et encore nécessaires de nos jours

Je ne sais pas si vous avez lu cette critique du TIME sur le film Love, Simon, l’adaptation cinématographique de Simon VS the Homo Sapiens Agenda réalisé par Greg Berlanti, le type derrière la majorité des séries de la CW (du DC verse notamment)? Un titre qui amène à débattre (et un peu click bait si vous voulez mon avis, même s’il reflète visiblement la pensée de l’auteur) « Love, Simon Is a Groundbreaking Gay Movie. But Do Today’s Teens Actually Need It? » Voilà, je l’avoue, je n’ai pas encore vu le film et j’ai pas lu le livre, mais cet article m’a tellement interpelée que j’ai vraiment eu envie de mettre mon grain de sel.

Ma réaction première a été un peu : « euh mec (Daniel D’Addario est l’auteur du texte), tu vis dans quel monde pour te demander si les ados d’aujourd’hui ont besoin d’une telle histoire ? »

Quelle histoire ? Simon cache un secret à sa famille, ses amis : il est gay. Intervient une correspondance en ligne avec un autre garçon de son lycée qui cache aussi son orientation sexuelle et qui laisse fuiter son secret et les gens apprennent la vérité sur Simon. Une histoire d’acceptation et de banalisation de l’homosexualité au lycée en gros. Le truc, c’est que sur le spectre de l’acceptation jusqu’à la banalisation, ben y a un fossé. Dieu merci le paysage cinématographique est assez vaste pour contenir en même temps des films comme The Miseducation of Cameron Post et d’autres comme Love, Simon. Des futurs films comme Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers (c’est plus un souhait qu’autre chose haha, il existe un script et le projet est en développement mais aucune news concrète pour le moment) et la suite de Call Me By Your Name.

Love, Simon se place un peu dans le côté banalisation de l’homosexualité car tous les gens de l’entourage de Simon (sauf quelques athlètes) « le prennent bien » et l’aident à trouver l’amour. Il ne subit pas vraiment de rejet et donne l’impression que la peur qu’il avait développée était complètement infondée. Du moins, c’est ce que D’Addario semble impliquer. Il accuse le film d’être une romcom pour jeunes adultes avec tout ce qu’il y a de navrant dans ce genre en rendant une histoire d’un jeune gay qui fait son coming-out la plus fantasque possible (et la plus hétéro possible en passant). D’un il n’a sûrement jamais entendu parler de la série Faking It, de deux, il a déjà eu à prétendre être hétéro ? Mais le truc, c’est que la crainte de faire son coming-out, c’est pas uniquement la peur de se faire rejeter par les autres, c’est aussi de voir sa vie chambouler et d’être paumé•e car la représentation et les « modèles » sont beaucoup moins présents. Être un ado quoi. Et c’est pour ça que Love, Simon est au contraire nécessaire et non superflu.

Comment c’est possible de penser que les générations XYZ (j’en sais rien), ces 2000 et post-2000, n’ont pas besoin d’œuvres de ce genre ? Déjà, l’intolérance ne commence pas en dehors de l’enceinte du lycée, mais bien avant. Et peut-être que je pousse le bouchon trop loin, mais euh, y a une montée de l’extrémisme, et ces mêmes millenials participent à cet élan. Merci de reconnaître quand même que « Love, Simon is a corrective to that, presenting a universe in which being gay is, finally, O.K. ». Comme tu le dis si bien, c’est effectivement une bonne chose, mais parce que c’est pas acquis du tout. Donc comment peut-on dire ça et déduire ensuite que les ados n’en ont pas besoin aujourd’hui ?

Et je relève cette phrase « Will they look up from Netflix to notice that it has premiered? ». Dude, tous les jeunes ne regardent pas Netflix, t’as cru que le monde c’était Twitter ou bien ? Ils n’habitent pas tous dans la Grande Pomme ou que sais-je. Et même en parcourant le catalogue LGBT de Netflix, ben je t’assure qu’il n’y a pas tant de titres mainstream que ça. En revanche, quand on sort un peu de Netflix, figure-toi qu’il y a de la diversité que ce soit des tons plus politiques ou des romcoms, comme Love, Simon par exemple.

(P.S. : je finis sur un petit encart, j’ai remarqué que je n’arrivais vraiment plus à apprécier les séries pour ados qui se passent au lycée, je pense que j’ai dépassé l’âge de m’intéresser longuement aux tourments adolescents . Mais je n’ai clairement pas dépassé l’âge de passer 1h30 devant un film coming-of-age ou encore mieux un coming-out-of-age comme je les appelle, ou le temps nécessaire pour finir de lire un YA du même genre.)

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